Identification and analysis of the actors, practices and activities related to Christian finance - Identification et analyse des acteurs, pratiques et activités de la finance chrétienne

2013/12/25

Fonds catholique: Oddo Partage

Cette année, un grand pas pour la finance catholique a été accompli : la banque Oddo a créé en 2012 un fonds catholique nommé "Oddo Partage". Dans la mesure où les revenus distribuables le permettent, chaque porteur de part(s) verse annuellement, via le fonds "Oddo Partage", une partie des revenus représentant au plus 1% de la valeur liquidative de chaque part, au fonds de dotation nommé « Des Pierres et des Hommes » .

Le fonds de dotation a pour objet la restauration de lieux de culte, la protection sociale des prêtres et des religieux. pour objet de soutenir, en sa qualité exclusive de fonds de distribution, par tous moyens
humains, financiers et matériels, directement ou indirectement, toutes missions d’intérêt général à caractère philanthropique (« les hommes ») ou concourant à la défense du patrimoine (« les pierres ») dans la sphère catholique.

Le fonds "Oddo Partage" combine le principe de partage du revenu et un investissement conforme aux principes éthiques recommandés par le Conseil pour les affaires économiques et sociales de la Conférence des Evêques de France. Les principes éthiques édictés par la conférence des évêques ont été incorporés dans la politique d'investissement. Au final, 200 émetteurs d’actifs en Europe ont été identifiés comme conformes. 

Son Comité d’Orientation Ethique (COE) est composé de membres du Clergé, de la société civile et de Oddo. Le comité vérifie que les émetteurs sélectionnés respectent les critères ESG et les critères éthiques fondamentaux, présélectionne les causes catholiques, mouvements, fondations qui pourront bénéficier des dons du fonds de dotation.

Les « Repères Ethiques de gestion financière » affirment les valeurs d’humanisme et de solidarité, et s’appuient sur les principes fondamentaux suivants :
  • Le respect des droits de l’homme, du droit à la vie et la promotion de la paix, et notamment:
– le respect des principes de Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DS 152);
– la promotion de la paix dans le monde notamment à travers le respect des conventions internationales en matière d’armement (DS 499 et 511);
  • Le respect des droits fondamentaux du travail, et notamment :
– le primat de l’emploi et de la production de richesses pour tous, sur la recherche du profit financier le plus élevé pour le détenteur de capitaux (DS277);
– l’élimination de toutes les formes de travail forcé ou obligatoire (DS 316 et 352);
– l’abolition totale du travail des enfants (DS 296 et 245);
  • Le développement du progrès social et de l’emploi, et notamment :
– le développement de la personne et le bien de tous (DS 338 et 339);
– l’intégration de personnes défavorisées, handicapées ou peu qualifiées (DS 148);
  • La préservation de l’environnement, et notamment :
– la participation à la protection de l’environnement et, en particulier, l’application du principe de précaution (DS 469) et de prévention des risques de pollution (DS 465);
  • Le respect des règles de fonctionnement du marché, et notamment :
– le respect du bon fonctionnement du marché et de pratiques concurrentielles (DS 347 et 350)
– la prévention de la corruption (DS 192) et la lutte contre la criminalité financière;
  • Le respect des règles de bonne gouvernance, et notamment :
– le respect d’une juste rémunération pour tous (DS 302) et de règles de répartition équitables des profits entre les différentes parties prenantes;
Eu égard à ses aspects éthiques, l'OFCCFO a décidé de lui attribuer son label de qualité Excelsis.


PLUS D'INFORMATIONS...

2013/11/25

Pape François : "Je vous exhorte à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une éthique en faveur de l’être humain."

L’exhortation apostolique « Evangelii gaudium » (La joie de l’Evangile) du pape François rendue publique le mardi 24 novembre 2013 consacre de longs développements à l’économie (§ 53-60 et 202-208). Voici les passages :
 
Non à une économie de l’exclusion
 
53. De même que le commandement de “ne pas tuer” pose une limite claire pour assurer la valeur de la vie humaine, aujourd’hui, nous devons dire “non à une économie de l’exclusion et de la disparité sociale”. Une telle économie tue. Il n’est pas possible que le fait qu’une personne âgée réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une. Voilà l’exclusion. On ne peut plus tolérer le fait que la nourriture se jette, quand il y a des personnes qui souffrent de la faim. C’est la disparité sociale. Aujourd’hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible. Comme conséquence de cette situation, de grandes masses de population se voient exclues et marginalisées : sans travail, sans perspectives, sans voies de sortie. On considère l’être humain en lui-même comme un bien de consommation, qu’on peut utiliser et ensuite jeter. Nous avons mis en route la culture du “déchet” qui est même promue. Il ne s’agit plus simplement du phénomène de l’exploitation et de l’oppression, mais de quelque chose de nouveau : avec l’exclusion reste touchée, dans sa racine même, l’appartenance à la société dans laquelle on vit, du moment qu’en elle on ne se situe plus dans les bas-fonds, dans la périphérie, ou sans pouvoir, mais on est dehors. Les exclus ne sont pas des ‘exploités’, mais des déchets, ‘des restes’.
 
54. Dans ce contexte, certains défendent encore les théories de la “rechute favorable”, qui supposent que chaque croissance économique, favorisée par le libre marché, réussit à produire en soi une plus grande équité et inclusion sociale dans le monde. Cette opinion, qui n’a jamais été confirmée par les faits, exprime une confiance grossière et naïve dans la bonté de ceux qui détiennent le pouvoir économique et dans les mécanismes sacralisés du système économique dominant. En même temps, les exclus continuent à attendre. Pour pouvoir soutenir un style de vie qui exclut les autres, ou pour pouvoir s’enthousiasmer avec cet idéal égoïste, on a développé une mondialisation de l’indifférence. Presque sans nous en apercevoir, nous devenons incapables d’éprouver de la compassion devant le cri de douleur des autres, nous ne pleurons plus devant le drame des autres, leur prêter attention ne nous intéresse pas, comme si tout nous était une responsabilité étrangère qui n’est pas de notre ressort. La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n’avons pas encore acheté, tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilités nous semblent un simple spectacle qui ne nous trouble en aucune façon.
Non à la nouvelle idolâtrie de l’argent
 
55. Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l’argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés. La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu’elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l’être humain ! Nous avons créé de nouvelles idoles. L’adoration de l’antique veau d’or (cf. Ex 32, 1-35) a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l’argent et dans la dictature de l’économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l’économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l’absence grave d’une orientation anthropologique qui réduit l’être humain à un seul de ses besoins : la consommation.
56. Alors que les gains d’un petit nombre s’accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d’une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d’idéologies qui défendent l’autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. Une nouvelle tyrannie invisible s’instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, de façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d’achat réel. S’ajoutent à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L’appétit du pouvoir et de l’avoir ne connaît pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d’accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l’environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue.
Non à l’argent qui gouverne au lieu de servir
 
57. Derrière ce comportement se cachent le refus de l’éthique et le refus de Dieu. Habituellement, on regarde l’éthique avec un certain mépris narquois. On la considère contreproductive, trop humaine, parce qu’elle relativise l’argent et le pouvoir. On la perçoit comme une menace, puisqu’elle condamne la manipulation et la dégradation de la personne. En définitive, l’éthique renvoie à un Dieu qui attend une réponse exigeante, qui se situe hors des catégories du marché. Pour celles-ci, si elles sont absolutisées, Dieu est incontrôlable, non-manipulable, voire dangereux, parce qu’il appelle l’être humain à sa pleine réalisation et à l’indépendance de toute sorte d’esclavage. L’éthique – une éthique non idéologisée – permet de créer un équilibre et un ordre social plus humain. En ce sens, j’exhorte les experts financiers et les gouvernants des différents pays à considérer les paroles d’un sage de l’antiquité : « Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs ».[55]
58. Une réforme financière qui n’ignore pas l’éthique demanderait un changement vigoureux d’attitude de la part des dirigeants politiques, que j’exhorte à affronter ce défi avec détermination et avec clairvoyance, sans ignorer, naturellement, la spécificité de chaque contexte. L’argent doit servir et non pas gouverner ! Le Pape aime tout le monde, riches et pauvres, mais il a le devoir, au nom du Christ, de rappeler que les riches doivent aider les pauvres, les respecter et les promouvoir. Je vous exhorte à la solidarité désintéressée et à un retour de l’économie et de la finance à une éthique en faveur de l’être humain.
Non à la disparité sociale qui engendre la violence
 
59. De nos jours, de toutes parts on demande une plus grande sécurité. Mais, tant que ne s’éliminent pas l’exclusion sociale et la disparité sociale, dans la société et entre les divers peuples, il sera impossible d’éradiquer la violence. On accuse les pauvres et les populations les plus pauvres de la violence, mais, sans égalité de chances, les différentes formes d’agression et de guerre trouveront un terrain fertile qui tôt ou tard provoquera l’explosion. Quand la société – locale, nationale ou mondiale – abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même, il n’y a ni programmes politiques, ni forces de l’ordre ou d’intelligence qui puissent assurer sans fin la tranquillité. Cela n’arrive pas seulement parce que la disparité sociale provoque la réaction violente de ceux qui sont exclus du système, mais parce que le système social et économique est injuste à sa racine. De même que le bien tend à se communiquer, de même le mal auquel on consent, c’est-à-dire l’injustice, tend à répandre sa force nuisible et à démolir silencieusement les bases de tout système politique et social, quelle que soit sa solidité. Si toute action a des conséquences, un mal niché dans les structures d’une société comporte toujours un potentiel de dissolution et de mort. C’est le mal cristallisé dans les structures sociales injustes, dont on ne peut pas attendre un avenir meilleur. Nous sommes loin de ce qu’on appelle la “fin de l’histoire”, puisque les conditions d’un développement durable et pacifique ne sont pas encore adéquatement implantées et réalisées.
 
60. Les mécanismes de l’économie actuelle promeuvent une exagération de la consommation, mais il résulte que l’esprit de consommation effréné, uni à la disparité sociale, dégrade doublement le tissu social. De cette manière, la disparité sociale engendre tôt ou tard une violence que la course aux armements ne résout ni résoudra jamais. Elle sert seulement à chercher à tromper ceux qui réclament une plus grande sécurité, comme si aujourd’hui nous ne savions pas que les armes et la répression violente, au lieu d’apporter des solutions, créent des conflits nouveaux et pires. Certains se satisfont simplement en accusant les pauvres et les pays pauvres de leurs maux, avec des généralisations indues, et prétendent trouver la solution dans une “éducation” qui les rassure et les transforme en êtres apprivoisés et inoffensifs. Cela devient encore plus irritant si ceux qui sont exclus voient croître ce cancer social qui est la corruption profondément enracinée dans de nombreux pays – dans les gouvernements, dans l’entreprise et dans les institutions – quelle que soit l’idéologie politique des gouvernants.
 
Économie et distribution des revenus
 
202. La nécessité de résoudre les causes structurelles de la pauvreté ne peut attendre, non seulement en raison d’une exigence pragmatique d’obtenir des résultats et de mettre en ordre la société, mais pour la guérir d’une maladie qui la rend fragile et indigne, et qui ne fera que la conduire à de nouvelles crises. Les plans d’assistance qui font face à certaines urgences devraient être considérés seulement comme des réponses provisoires. Tant que ne seront pas résolus radicalement les problèmes des pauvres, en renonçant à l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière, et en attaquant les causes structurelles de la disparité sociale,[173] les problèmes du monde ne seront pas résolus, ni en définitive aucun problème. La disparité sociale est la racine des maux de la société.
 
203. La dignité de chaque personne humaine et le bien commun sont des questions qui devraient structurer toute la politique économique, or parfois elles semblent être des appendices ajoutés de l’extérieur pour compléter un discours politique sans perspectives ni programmes d’un vrai développement intégral. Beaucoup de paroles dérangent dans ce système ! C’est gênant de parler d’éthique, c’est gênant de parler de solidarité mondiale, c’est gênant de parler de distribution des biens, c’est gênant de parler de défendre les emplois, c’est gênant de parler de la dignité des faibles, c’est gênant de parler d’un Dieu qui exige un engagement pour la justice. D’autres fois, il arrive que ces paroles deviennent objet d’une manipulation opportuniste qui les déshonore. La commode indifférence à ces questions rend notre vie et nos paroles vides de toute signification. La vocation d’entrepreneur est un noble travail, il doit se laisser toujours interroger par un sens plus large de la vie ; ceci lui permet de servir vraiment le bien commun, par ses efforts de multiplier et rendre plus accessibles à tous les biens de ce monde.

204. Nous ne pouvons plus avoir confiance dans les forces aveugles et dans la main invisible du marché. La croissance dans l’équité exige quelque chose de plus que la croissance économique, bien qu’elle la suppose ; elle demande des décisions, des programmes, des mécanismes et des processus spécifiquement orientés vers une meilleure distribution des revenus, la création d’opportunités d’emplois, une promotion intégrale des pauvres qui dépasse le simple assistanat. Loin de moi la proposition d’un populisme irresponsable, mais l’économie ne peut plus recourir à des remèdes qui sont un nouveau venin, comme lorsqu’on prétend augmenter la rentabilité en réduisant le marché du travail, mais en créant de cette façon de nouveaux exclus.

205. Je demande à Dieu que s’accroisse le nombre d’hommes politiques capables d’entrer dans un authentique dialogue qui s’oriente efficacement pour soigner les racines profondes et non l’apparence des maux de notre monde ! La politique tant dénigrée, est une vocation très noble, elle est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun.[174] Nous devons nous convaincre que la charité « est le principe non seulement des micro-relations : rapports amicaux, familiaux, en petits groupes, mais également des macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques ».[175] Je prie le Seigneur qu’il nous offre davantage d’hommes politiques qui aient vraiment à cœur la société, le peuple, la vie des pauvres ! Il est indispensable que les gouvernants et le pouvoir financier lèvent les yeux et élargissent leurs perspectives, qu’ils fassent en sorte que tous les citoyens aient un travail digne, une instruction et une assistance sanitaire. Et pourquoi ne pas recourir à Dieu afin qu’il inspire leurs plans ? Je suis convaincu qu’à partir d’une ouverture à la transcendance pourrait naître une nouvelle mentalité politique et économique, qui aiderait à dépasser la dichotomie absolue entre économie et bien commun social.

206. L’économie, comme le dit le mot lui-même, devrait être l’art d’atteindre une administration adéquate de la maison commune, qui est le monde entier. Toute action économique d’une certaine portée, mise en œuvre sur une partie de la planète, se répercute sur la totalité ; par conséquent, aucun gouvernement ne peut agir en dehors d’une responsabilité commune. De fait, il devient toujours plus difficile de trouver des solutions au niveau local en raison des énormes contradictions globales, c’est pourquoi la politique locale a de nombreux problèmes à résoudre. Si nous voulons vraiment atteindre une saine économie mondiale, il y a besoin, en cette phase historique, d’une façon d’intervenir plus efficace qui, restant sauve la souveraineté des nations, assure le bien-être économique de tous les pays et non seulement de quelques-uns.

207. Toute communauté de l’Église, dans la mesure où elle prétend rester tranquille sans se préoccuper de manière créative et sans coopérer avec efficacité pour que les pauvres vivent avec dignité et pour l’intégration de tous, court aussi le risque de la dissolution, même si elle parle de thèmes sociaux ou critique les gouvernements. Elle finira facilement par être dépassée par la mondanité spirituelle, dissimulée sous des pratiques religieuses, avec des réunions infécondes ou des discours vides.
 
208. Si quelqu’un se sent offensé par mes paroles, je lui dis que je les exprime avec affection et avec la meilleure des intentions, loin d’un quelconque intérêt personnel ou d’idéologie politique. Ma parole n’est pas celle d’un ennemi ni d’un opposant. Seul m’intéresse de faire en sorte que ceux qui sont esclaves d’une mentalité individualiste, indifférente et égoïste puissent se libérer de ces chaînes si indignes, et adoptent un style de vie et de pensée plus humain, plus noble, plus fécond, qui confère dignité à leur passage sur cette terre.


2013/09/22

Structures de péché financier/financial structures of sin (définition)

« L’objectif des princificats opérationnels est de lutter contre les structures de péché financier. Au regard des abus révélés par la crise financière des subprimes, et des dénonciations qui ont été faites (…)  nous pouvons établir la liste, la plus exhaustive possible, des actes ou comportements financiers considérés comme nuisibles et non vertueux.

Liste récapitulative des structures de péché financier :

1. l’instabilité des prix due à la spéculation ;
2. les déséquilibres de rémunération ;
3. le recours excessif à l’endettement ;
4. la marchandisation des travailleurs ;
5. le court-termisme ;
6. la perte de vue des réalités économiques réelles, de la rareté, de la productivité ;
7. le mauvais partage des profits ;
8. l’anonymat et la déresponsabilisation des investisseurs ;
9. les paradis fiscaux et les mécanismes de défiscalisation ;
10. les effets néfastes sur l’environnement ;
11. le manque de transparence. »

(Extrait de A. R. Cuny de la Verryère, Finance catholique : au fondement de la finance éthique et solidaire, EMS, 2013).


In A. Cuny de la Verryère’s book (“Finance catholique”, EMS, 2013), the goal of operational princificats is designated to fight against the financial structures of sin at a transaction level. In light of abuse revealed by the subprime financial crisis and denunciations that have been made by the catholic church and laymen, the author set up a  list of actions or financial behaviors considered as harmful and non-virtuous.

Checklist of financial structures of sin:

1. price volatility due to speculation;
2. imbalanced compensation;
3. excessive use of leverage;
4. commodification of workers;
5. short-termism;
6. losing sight of real economic realities, of scarcity, of productivity ;
7. unfair profit sharing;
8. anonymity and responsibility freezing of investors;
9. tax havens and tax exemption mechanisms;
10. harmful effects on the environment;
11. lack of transparency.

2013/09/15

Die christliche Finanzwirtschaft


Die christliche Finanzwirtschaft (eng: „christian finance“; frz: „finance chrétienne“) gehört zu der Kategorie der religiös-ethischen Finanzwirtschaft, wie die „Islamische Finanzwirtschaft“ (eng: „islamic finance“). Die christliche Finanzwirtschaft wird durch die Existenz von drei Dimensionen gekennzeichnet: persönliche Dimension (Akteure), operative Dimension (Operationen) und dogmatische Dimension (Grundsätze).

Marktakteure

Obwohl er nicht weit verbreitet ist, bezieht sich der Begriff „chistliche Finanzwirtschaft" auf Bank- und Finanzgeschäfte, die vor einigen Jahrhunderten entstanden sind. Durch die Aktivitäten der Tempelritter (XII Jahrhundert), der Monte di Pietà (erschienen 1462) oder der Apostolische Kammer ist eine Reihe von Aktivitäten von bankmäßigen Natur (Gelddarlehen, Bürgschaft, usw.) oder finanzieller Art (Emission von Wertpapieren, Investierung) erwiesen, wie etwa das Verbot des Wuchers und das Misstrauen der Kirche gegen Austausch-Aktivitäten (im Gegensatz zu Produktions-Aktivitäten).

In der heutigen Zeit, in der die katholisch-klerikalen Finanzen durch die Vatikanbank weiterhin im Mittelpunkt stehen, gibt es auch viele katholisch-laizistische Akteure auf den Finanzmärkten, sowohl in Deutschland (z.B. Pax Bank, Liga Bank, DKM Darlehenskasse) oder in den Vereinigten Staaten (z.B. Catholic Family Federal Credit Union, Holy Rosary Credit Union). Viele andere reformierte christliche Akteure existieren auch (z.B. Christian Community Credit Union, Kingdom Bank).

In Frankreich, obwohl die Union Générale (XIX Jahrhundert) sich angeblich als katholisches Kreditinstitut auffasst, hat die soziale Finanzwirtschaft (irreligiöse ethische Finanzen) heute die christliche Finanzwirtschaft vollständig ersetzt (z.B. Crédit coopératif, Caisses de Crédit municipal). Doch im Hinblick auf die ethischen Grundsätze und auf ihre historisch katholische Herkunft, können viele Akteure der sozialen Finanzwirtschaft in die Kategorie der christlichen Finanzwirtschaft angebracht werden („katho-kompatiblen Akteure").

Finanzprodukte

Wenn bestimmte Finanztransaktionen ausdrücklich verurteilt wurden, weil sie das Verbot des Wuchers (z.B. der Mohatra Vertrag) umgingen, werden die Operationen der zeitgenössischen katholischen Banken meistens durch ihre Suche nach Solidarität und die Verteilung von Gewinnen an Arme gekennzeichnet. Ein Beispiel sind die Liga Bank Kreditkarten, deren Provisionen an Wohltätigkeitsorganisationen zum Unterstützung von Kindern gespendet werden.

Prinzipien

Wie die Islamische Finanzwirtschaft, behauptet die katholische Finanzwirtschaft den Bankbetrieb und finanzielle Tätigkeiten moralischen Prinzipien zu unterstellen, die direkt aus der Auslegung der christlich-religiösen Texte (Bibel) und der Lehre der Römisch-katholische Kirche (Vertrag von Tugenden und Lastern, Katholische Soziallehre) stammen. Außerdem wurde festgestellt, dass der Päpstliche Rat für Gerechtigkeit und Frieden seit der Subprime-Finanzkrise öfter Positionen in finanziellen Fragen bezog. Im Oktober 2011 wurde eine Notiz „Für eine Reform des internationalen Finanzsystems im Hinblick auf eine öffentliche Behörde mit universaler Kompetenz " veröffentlicht.

In seinem Buch „Finance catholique", stellt Antoine Cuny de la Verryère sieben Prinzipien für eine katholische Finanzwirtschaft (genannt „princificats") vor. Einige von ihnen sind von den Grundsätzen des islamischen Finanzwesens inspiriert: Verbot der Kurzfristigkeit, Verbot von nichttugendhaften Investitionen, Verpflichtung zur vorrangigen tugendhaft Einsparungen, Verbot der ungerechtfertigten Gewinne, Verpflichtung zur Gewinnverteilung, Verpflichtung zur Transparenz und Verpflichtung zum finanziell vorbildlichen Verhalten.


Literaturverzeichnis
A. R. Cuny de la Verryère, Finance catholique - Au fondement de la finance éthique et solidaire, EMS, Paris, 2013
P.H. Dembinski, Pratiques financières, regards chrétiens, DDB, Paris, 2009
P. de Lauzun, Finance: un regard chrétien, Embrasure, Paris, 2012
J. Le Goff, Machands et banquiers au Moyen Âge, Puf, Paris, 2011

2013/09/08

USA : lorsque la finance chrétienne se donne en spectacle

La finance chrétienne, telle qu'elle est parfois mise en scène aux Etats-Unis d'Amérique, peut emprunter des formes assez déroutantes pour des Européens.

La vidéo ci-dessous intitulée "Vie, Argent, Espoir" (Life Money Hope) porte sur "les bases de la finance biblique" (Basics of Biblical Finance). Elle donne une illustration du dynamisme que l'on trouve outre-Atlantique pour, en matière d'argent, conjurer le sort avec philosophie et divertissement.  

David L. Ramsey III (né le 3 Septembre 1960) est un auteur américain, animateur de radio et de télévision, et conférencier. Son spectacle et ses écrits visent ​​principalement à encourager les gens à sortir de l'endettement. Ses livres et ses émissions comportent souvent une orientation chrétienne qui reflète ses croyances religieuses



Monsieur Ramsey se définit comme un fervent chrétien. Et il semblerait que de nombreuses églises américaines enseignent ses doctrines à leurs paroissiens.

2013/08/03

L'IOR, à l'heure de la transparence

Jusqu’alors la banque du Vatican péchait par manque de transparence (pas de site internet, pas de rapport financier), de sorte qu’elle était parfois désignée comme la « banque du monde la plus secrète », bien que les chiffres qui circulaient dans les couloirs concernant son bilan aient fini par être confirmés par les données officielles.
2012
2011
Gestion d’actifs pour tiers
6,3 Mrd EUR
6,2 Mrd EUR
- gestion de portefeuille
3,2 Mrd EUR
2,9 Mrd EUR
- dépôts
3,1 Mrd EUR
3,3 Mrd EUR
Fonds propres
0,8 Mrd EUR
0,7 Mrd EUR
Total actifs sous gestion
7,1 Mrd EUR
6,9 Mrd EUR
Profit net
86,6 Mrd EUR
20,3 Mio EUR
Nombre de clients
18.900
21.134
Employés
114
106

Le bilan fait état de 7,1 Mrd EUR dont 3,1 Mrd EUR de dépôt ce qui est dérisoire en comparaison d’une banque comme la BNP Paribas (1907 Mrd EUR pour 540 Mrd EUR de dépôts). Avec 0,8 Mrd EUR de fonds propres, l’IOR comptabilisait en 2013 plus de 100 fois moins de fonds propres que le même établissement (85 Mrd EUR). Outre l’absence de rapport annuel disponible sur son site, on peut déplorer l’absence de chiffres concernant la rémunération des dirigeants, les engagements pour un développement durable ou solidaire. Mais ne boudons pas notre bonheur et saluons à juste titre cette révolution.

2013/07/14

Finance catholique: le livre

On ne peut que s'étonner qu'il ait fallu autant de temps pour qu'un livre intitulé "finance catholique" soit publié tandis qu'existent une myriade de livres portant sur la finance islamique. L'étonnement est d'autant plus grand que l'Eglise catholique romaine s'est toujours intéressée aux questions économiques. Et il faut espérer que cet ouvrage de M. Cuny de la Verryère, le premier livre qui ose s'intituler "finance catholique", devienne une référence.

Lien vers un des nombreux sites de vente en ligne :
http://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/finance-catholique-9782847694987

Présentation:

"Il existe bien, à notre époque, de multiples acteurs, activités et principes éthiques financiers qui relèvent du catholicisme et qui complètent la gamme des finances éthiques.
Secteur dynamique : le volume des investissements des banques chrétiennes allemandes s'est sensiblement accru entre les années 2005-2012 pour atteindre les 15 Mrd d'euros. Les banques catholiques américaines sont aussi en forte progression, tandis qu'en France les banques solidaires développent de nouveaux produits financiers éthiques.
 
L'objet de cet ouvrage est de présenter les acteurs, les principes et les opérations qui relèvent de la finance catholique. La méthode utilisée est scientifique et éclectique : profondément économique, ce livre contient également des développements historiques, théologiques, juridiques, et doctrinaux.
Le lecteur découvrira, entre autres, les titres financiers luoghi di monti, les activités des Templiers, la controverse sur le prêt à intérêt, ou les kirchliche Banken. Il pourra parfaire ses connaissances sur le pape financier Clément VII, les rapports entre le monde catholique et la finance contemporaine solidaire, mais aussi sur les monts-de-piété, ou encore le contractus trinus. A moins que sa curiosité ne l'amène à préférer les institutions financières du Vatican, ou la comptabilité des diocèses de France, ou encore les nouveaux produits financiers de la Christian Community Credit Union ?
 
Accessible aux étudiants, universitaires ou praticiens, chrétiens ou non, ce livre s'adresse aux curieux d'histoire économique ou à tous ceux qui espèrent en une finance plus humaine et plus juste".

2013/06/18

"Princificats" (définition)

"Contraction de l'expression « principes financiers catholiques ». Parmi eux, on peut distinguer les principes d'origine cléricale (princificats cléricaux) et les principes d'origine laïque (princificats laïcs) ; les principes d'origine doctrinale (princificats doctrinaux) et ceux d'origine biblique (princificats bibliques) ; ceux qui concernent les infrastructures financières (princificats généraux) et ceux qui ont vocation à s'appliquer au niveau transactionnel (princificats opérationnels). Ils se distinguent des principes financiers œcuméniques (chrétiens non catholiques, musulmans, juifs,...) et des principes financiers éthiques profanes (finances solidaire et responsable)" (A. R. Cuny de la Verryère, Finance catholique : au fondement de la finance éthique et solidaire, EMS, 2013).

In A. Cuny de la Verryère’s book (“Catholic Finance” “Finance catholique”, EMS, 2013), this word is the contraction of the expression in French “Principes financiers catholiques” (literally “Catholic financial principles”) and may refer accordingly in English to the expression "Principles for Finance & Catholics” (Princificats). Among them it can be distinguished between the principles of clerical origin (clerical princificats) and the principles of lay origin (lay princificats), the principles of doctrinal origin (doctrinal princificats) and those of biblical origin (biblical princificats), those related to financial infrastructure (general princificats) and those intended to be applied at the transaction level (operational princificats). They are to separate from ecumenical financial principles (non-Catholic Christians, Muslims, Jews, ...) like the Principles for Finance & Reformed Christians (called “Princifires”) and non-believer financial ethical principles (solidarity finance and SRI finance).

2013/06/17

Indice financier chrétien (exemple)

STOXX Limited, a global index provider and creator of the leading European equity indices, announced in ZURICH on April 26, 2010 the launch of the STOXX Europe Christian Index. The new index measures the performance of companies selected from the STOXX Europe 600 Index according to the values and principles of the Christian religion.

The STOXX Europe Christian Index is designed to act as a proper benchmark for actively managed funds, and to underlie exchange-traded funds and other investable products that enable investors to participate in the performance of European companies which are compliant with Christian moral and social doctrines.

“With the launch of the STOXX Europe Christian Index, STOXX acknowledges the growing number of Christian market participants who wish to invest in accordance with their religious beliefs,” said Hartmut Graf, chief executive officer, STOXX Ltd. “The new index provides a broad representation of European companies who act responsibly on an ethical, environmental, social and economical level; and are therefore in-line with Christian values.”

To ensure the quality of the index and the integrity of the underlying index methodology, an independent committee has been established to define, build and implement the screening criteria. It is made up from experts of the Christian community, as well as members of the academic and investment community. The index universe for the STOXX Europe Christian Index is defined as all stocks in the STOXX Europe 600 Index. To be included in the index, stocks must pass a set of screens for compliance with Christian values and principles, which are conducted by the Independent Committee led by CBIS.

Excluded from the index are companies which do not meet predetermined tolerance levels for certain areas of activity, such as for example pornography, strategic and non-strategic weapons, birth control and gambling.

The STOXX Europe Christian Index is weighted by free-float adjusted market capitalization, and each component's weight is capped at 20% of the index's total freefloat market capitalization. It is reviewed semi-annually in June and December. Daily history is available back to December 31, 2004. The STOXX Europe Christian Index is available in price and net return versions, and is calculated in Euro and U.S. Dollar (USD).


INDEX REVIEW

Component selection
Target coverage: all companies in the STOXX Europe 600 Index that indicate high levels of competence in addressing Christian values (social, environmental, ethical and economic responsibilities) as a business approach. For inclusion to the index, strict limits are applied to the company’s share of revenues generated in the following areas: pornography, weapons, tobacco, alcohol, birth control and gambling. The screening of companies is performed by an independent committee.

Review frequency: The STOXX Europe Christian index is reviewed on a semi-annual basis. Weighting cap factors: The components are capped at 20% on the quarterly review.


ONGOING MAINTENANCE

The components of the STOXX Europe Christian index are monitored for eligibility. If a company is no longer eligible it is removed from the index at the next quarterly review.

Replacements: Stocks deleted from the STOXX Europe 600 are deleted from the STOXX Europe Christian index without replacements.

(Link : http://www.stoxx.com/indices/index_information.html?symbol=SXCHP